14.

 

Pêcher avant la crue relevait de l’exploit : le Nil au plus bas, la chaleur écrasante, les poissons méfiants. Pourtant, Sékari, en bon domestique d’Iker, voulait de la nourriture fraîche, remplie de ka. Aussi déployait-il ses talents avec l’espoir de rapporter quelques belles prises. Hélas ! la pêche à la ligne se soldait par un échec cuisant. À l’épuisette, exigeant coup d’œil et rapidité, il se sentait sûr de lui. Mais à peine les poissons y entraient-ils qu’ils en ressortaient. Restait la nasse cachée dans les joncs où des muges et des silures auraient dû se glisser sans pouvoir s’échapper. Comment ces futés repéraient-ils le piège ?

— Pas brillant, avoua-t-il à Vent du Nord, l’âne monumental d’Iker qui portait des paniers désespérément vides. Avec des bestiaux aussi malins, il faut de la patience.

Le grison aux grands yeux marron leva l’oreille droite en signe d’acquiescement. À cause de sa touffe de poils roux sur la nuque, signe de la force de Seth, il avait été abandonné et condamné à une mort certaine. Purifié par l’ibis de Thot et sauvé par Iker, l’ânon s’était développé pour devenir un véritable colosse, à jamais fidèle au jeune scribe.

— Franchement, Vent du Nord, ton maître m’inquiète. Il a perdu sa bonne humeur et son entrain, et se complaît dans des idées noires qui ne mènent à rien. As-tu tenté de lui parler ?

L’âne répondit affirmativement.

— As-tu obtenu un résultat ?

L’animal leva l’oreille gauche.

— C’est bien ce que je craignais. Même toi, tu n’exerces plus aucune influence sur lui. Il mange du bout des doigts, ne fait plus la différence entre un bon vin et une piquette, se couche trop tard et se lève trop tôt, ne s’amuse plus de mes meilleures plaisanteries et se perd dans d’absurdes projets. Mais je refuse de désespérer ! Ce gaillard-là possède un bon fonds et nous le tirerons de cette ornière. En attendant, passons au vivier afin d’y acheter de quoi manger.

 

Le maire de Kahoun sortait rarement de son immense villa où l’activité ne cessait jamais. Jour et nuit s’affairaient scribes, brasseurs, cuisiniers, boulangers, potiers, menuisiers et autres corps de métiers animant cette ruche en échange d’excellents salaires, augmentés au mérite. Confiné dans son bureau, aux prises avec des dossiers complexes, le maire se tenait cependant informé de tout ce qui se passait dans sa ville. Nulle promotion n’était décrétée sans son accord explicite, nulle erreur administrative ne lui échappait. Qui comparaissait devant lui ignorait s’il serait l’objet d’un blâme ou d’une louange. Dans ce dernier cas, mieux valait garder la tête froide. Car les compliments s’accompagnaient forcément d’une tâche supplémentaire, plus ardue que les précédentes.

— Tu as parcouru du chemin, mon garçon ! dit-il à Iker, bien obligé de répondre à sa convocation. Prêtre temporaire au temple d’Anubis à ton âge, c’est une sorte d’exploit. Quant à ta gestion de la bibliothèque, elle recueille l’unanimité. À Kahoun, un vrai miracle ! Même tes collègues expérimentés, rongés par la jalousie, reconnaissent tes qualités et ne savent plus quoi inventer pour te nuire. Ton seul défaut est une austérité excessive. Pourquoi ne songes-tu ni à te reposer ni à épouser une jolie fille, heureuse de te donner de beaux enfants ?

— Je suis venu ici afin de devenir scribe d’élite.

— Objectif atteint, mon garçon ! Et puis ta vie privée ne concerne que toi. Ta vie publique, en revanche, dépend de moi. Comme Héremsaf ne tarit pas d’éloges à ton sujet et parce que je suis entouré de trop de médiocres, je te nomme conseiller municipal.

— Votre confiance m’honore, mais mon poste actuel me convient parfaitement.

— À Kahoun, c’est moi qui décide. Puisque tu as prouvé ta puissance de travail et ton efficacité, je compte les exploiter. Ne crois pas un instant que ta promotion soit due à ma bonté d’âme, car j’en suis dépourvu. Le pharaon m’a chargé de rendre cette ville prospère et d’y créer la meilleure école de scribes du royaume : tels sont mes objectifs. Tu peux disposer.

Iker ne crut pas un seul mot de ce discours. En l’élevant dans la hiérarchie, le maire ne cherchait qu’à l’endormir. Écrasé de responsabilités, flatté par les courtisans professionnels, bien logé et bien nourri, il s’assoupirait dans le confort et oublierait à la fois son passé et son idéal.

Si habile fût-elle, cette stratégie ne l’abusait pas. Iker la retournerait à son profit en se comportant de manière exemplaire. Feignant de rentrer dans le rang, il remplirait sa fonction avec zèle et compétence. Ni le maire ni Héremsaf ne devineraient ses véritables intentions. Et ils lui offraient même une arme dont il ne tarderait pas à faire usage.

 

Une maison comme celle-là était un bonheur. Pour Sékari, l’entretenir ne ressemblait pas à un travail mais à un plaisir. Il maniait le balai en sifflotant une chanson à la mode et ne supportait pas de voir un pagne négligemment jeté sur une chaise. Cuisine et salle d’eau demeuraient, en permanence, d’une remarquable propreté, et le ménage des autres pièces pouvait servir de modèle.

Et que dire du mobilier, à la fois élégant et solide ! Paniers, coffres de rangement, sièges et tables basses traverseraient aisément bien des générations. Quant aux préparations culinaires, elles avaient meilleur goût dans une belle vaisselle.

— Ton patron est chez lui ? demanda le Chevelu alors que Sékari repeignait en rouge l’encadrement de la porte d’entrée afin d’écarter les démons.

— Comme d’habitude, tu colportes de mauvaises nouvelles.

Spécialisé dans les ragots, bavard et paresseux, le Chevelu ne faillit pas à sa réputation.

— Pas fameuses, je l’avoue, mais qu’y puis-je ? Je dois parler à Iker.

— Lave-toi les pieds avant d’entrer et assieds-toi dans la première pièce. Je vais le chercher.

Désireux de se débarrasser au plus vite de l’importun, le jeune scribe ne lui offrit aucun rafraîchissement.

— Que se passe-t-il, Chevelu ?

— C’est la mairie qui m’envoie, en urgence. On vient de recevoir les prévisions pour la crue, plutôt inquiétantes.

— Trop faible ou trop forte ?

— Trop forte. Il faut que tu t’occupes au plus vite du renforcement des digues.

— Ce sera fait.

— M’acceptes-tu dans ton équipe ?

— Puisque l’on envisage une catastrophe, mieux vaut t’avoir de mon côté. Rends-toi à l’entrée du Fayoum et demande un rapport détaillé sur l’état des bassins de rétention.

— J’y cours !

Iker, lui, prit la direction du bâtiment où étaient conservées les archives d’État qu’il désirait tant examiner.

Réservé et pointilleux, le Conservateur l’accueillit avec déférence. Par rapport à la première visite d’Iker, son attitude changea de beaucoup.

— Comment satisfaire notre nouveau conseiller municipal dont j’approuve sans réserve la nomination, amplement méritée ?

— Afin d’évaluer les dangers de la crue, j’aimerais consulter les documents relatifs à l’hydrologie de la région.

— Bien entendu, toutes les archives sont à ta disposition.

Iker ne se limita pas à ces documents-là.

Enfin, il accédait au registre des bateaux construits dans la province du Fayoum et aux noms des marins composant leurs équipages.

Aucune trace du Rapide.

Comme dans la province de Thot, les archives avaient été détruites. Pas la moindre mention, non plus, d’une expédition au pays de Pount.

Mais une preuve subsistait, amplement suffisante : Œil-de-Tortue et Couteau-tranchant cités comme marins engagés dans la flotte marchande du pharaon ! C’était donc bien le tyran qui avait ordonné la mort d’Iker.

 

— Où te caches-tu, Bina ? demanda Iker en explorant la masure, leur lieu de rendez-vous.

— Derrière toi. Je ne me montrerai pas avant de connaître ta décision.

— À présent, irrévocable.

— Frapperas-tu le monstre ?

— Je l’éliminerai.

— Alors, je peux me montrer.

Quand il la vit, il ne la reconnut pas.

C’était une autre femme, maquillée avec soin, les yeux entourés de khôl, un produit composé de galène, d’oxyde de manganèse, d’ocre brun, de carbonate de plomb, d’oxydes de fer et de cuivre, de malachite, d’antimoine, de chrysocolle, et particulièrement efficace pour éloigner les insectes et protéger l’œil des agressions extérieures. Une large perruque masquait la majeure partie du visage.

— C’est toi, Bina, c’est bien toi ?

— Je savais que ta réponse serait positive. Aussi ai-je prévu de t’emmener chez nos amis, à condition qu’aucun passant ne puisse m’identifier. Ton arme ?

— Je l’ai sur moi.

— Je marcherai devant, à bonne distance. Quand je pénétrerai dans un atelier, suis-moi.

 

Quelques lampes éclairaient l’atelier où l’on fabriquait couteaux et poignards, les uns destinés à l’usage domestique, les autres aux forces de sécurité.

Tapis dans la pénombre, les artisans regardaient Iker avec hostilité.

— Ne t’inquiète pas, recommanda Bina, ce sont nos alliés. Ils détournent une partie de leur production, réservée aux libérateurs. Bientôt, nos rangs grossiront. Kahoun nous est promise, Iker ! Pourtant, rien ne sera possible tant que le tyran détiendra le pouvoir absolu. Présente-nous l’arme qui rendra justice.

Le scribe exhiba son poignard.

Bina s’en empara et le remit au contremaître.

— Aiguise-le bien, que sa lame soit tranchante comme la mort.

 

Bien que la tâche confiée au nouveau conseiller municipal fût écrasante, Iker se montrait à la hauteur. Avec une équipe composée de scribes, de techniciens et de manœuvres embauchés pour l’occasion, il faisait exhausser les berges des canaux grâce à des remblais de terre. Chaque digue serait renforcée, chaque bassin de retenue consolidé. Le scribe calculait et recalculait les masses nécessaires et le cubage à déplacer, puis à tasser, afin de les rendre imperméables. Même en cas de crue monstrueuse, les habitations resteraient hors d’atteinte. Le scribe s’était également occupé du transport de fourrage aux points de rassemblement des animaux, à l’abri des eaux. Et il n’oubliait pas de recenser les nombreuses embarcations qui permettraient à la population de se déplacer.

Chacun s’émerveillait de l’incroyable capacité de travail du jeune homme. N’ayant rien d’un colosse, il semblait pourtant inépuisable et tenait à tout contrôler par lui-même. À l’évidence, le maire lui avait imposé une responsabilité beaucoup trop lourde, mais Iker persévérait. Lorsque l’épuisement et le découragement le gagnaient, il songeait à elle, à cette jeune prêtresse toujours présente. Alors se produisait une éclaircie dans un ciel nuageux, l’énergie circulait de nouveau, et il repartait au combat.

Mais l’issue de cette lutte demeurait incertaine.

Lorsque survinrent les cinq jours « par-dessus l’année[14] » qui mettaient fin au cycle des trois cent soixante précédents et annonçaient le suivant, chacun retint son souffle. Dans les grands temples du pays, les ritualistes prononcèrent les formules d’apaisement de Sekhmet, la lionne terrifiante, afin qu’elle n’envoie pas ses émissaires et ses mauvais génies contre le peuple d’Égypte, avec leur cohorte de malheurs et de maladies.

Le premier des cinq jours redoutables, on célébra la naissance d’Osiris. La crue ne symbolisait-elle pas sa résurrection ? Le deuxième était consacré à son fils, Horus, protecteur de la royauté. Mais le troisième pouvait provoquer catastrophes et cataclysmes, car il voyait la naissance de Seth.

Maquillée et méconnaissable, Bina rencontra Iker sur une petite place qu’ombrageaient des palmiers.

— La ville bruisse de ton nom. Grâce à toi, paraît-il, elle sera sauvée du désastre.

— Personne n’a ménagé sa peine. Le Nil décidera.

— J’attends le jour de Seth avec impatience. Puisse-t-il châtier cette maudite Égypte !

— « Maudite Égypte »… Que veux-tu dire, Bina ?

La jeune Asiatique comprit qu’elle venait de commettre un impair.

— J’évoquais le maudit tyran qui conduit le pays à sa perte et sème la désolation parmi son peuple. Aurais-tu changé d’avis, Iker ?

— Me considères-tu comme un écervelé ?

— Bien sûr que non !

— Alors, redoute Seth. S’il frappe le despote, tant mieux ; mais s’il dévaste les terres cultivables et réduit des milliers de gens à la misère, comment pourrais-tu te réjouir ?

— Ne te méprends pas ! Je souhaitais simplement que la force de ce dieu nourrisse notre cause.

 

Le jour de Seth, le bureau du vizir ne traita aucune affaire. Le roi demeura dans le temple, chacun resta chez soi.

Les heures s’écoulèrent, interminables.

Et vint enfin le jour d’Isis, suivi de celui de Nephtys. Grâce aux deux sœurs bienfaisantes, la nouvelle année naissait en harmonie.

Forte et haute, la crue ne causa pourtant que de légers dommages aux digues. Aucune victime à déplorer. La municipalité félicita le scribe Iker pour son remarquable travail de prévention. L’ensemble de ses calculs s’était révélé exact et, grâce à lui, Kahoun et ses environs sortaient indemnes de l’épreuve. On prévoyait même de superbes récoltes qui permettraient de remplir les greniers et d’accumuler des réserves en vue des mauvaises années.

Au terme des festivités du Nouvel An, Iker eut enfin droit à quelques heures de repos.

— Tu n’as pas bonne mine, observa Sékari. J’espère que le maire ne continuera pas à te pressurer comme un sac à raisins.

— Détrompe-toi, je dois rédiger un rapport sur les capacités de stockage de Kahoun. Les archives me faciliteront la tâche, mais il faudra quand même tout vérifier car les techniciens ont une fâcheuse tendance à recopier leurs erreurs.

— À propos d’archives… as-tu trouvé tes fameuses preuves ?

— Je n’ai plus aucun doute sur la conduite à tenir.

— Toi, tu es brillant, intelligent et cultivé. Moi, je suis un homme fruste, sans éducation, mais je me fie à mon instinct et il me trompe rarement. Pourquoi t’empêtrer dans le malheur, au moment où le bonheur te tend la main ?

— Pas de bonheur possible tant que je n’aurai pas accompli ma mission.

— Souviens-toi quand même de la parole des sages : Pharaon sait tout ce qui se produit. Il n’existe rien qu’il ignore, au ciel et sur la terre.

— Quels que soient les réseaux d’information du tyran, la justice finira par le frapper.

Sékari baissa les yeux.

— Ça m’ennuie de te dire ça… Mais ne compte pas sur moi pour t’aider. Mon existence n’a pas toujours été facile, j’ai subi pas mal de coups durs. Ici, je me sens bien.

— Je te comprends et je n’avais nullement l’intention de te solliciter. Peux-tu néanmoins me jurer que tu ne me trahiras pas ?

— Je te le jure, Iker.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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